Par soeur Marguerite Pronovost, s.p.

Adapté par Mylène Laurendeau, directrice, Service des archives et des collections, Sœurs de la Charité de Montréal

 

Originaire de Saint-Tite, sœur Thérèse Frigon est la huitième enfant d’une famille de neuf. Elle fait ses études en externe, chez les Sœurs de la Providence de cette localité. Tout au cours de sa jeunesse, elle est admirative du travail social et apostolique des membres de cette congrégation, si bien que l’adolescence passée, elle sent l’appel à devenir religieuse. Son rêve se réalise le 17 juillet 1941, alors qu’elle franchit le seuil du postulat.

 

Dès sa profession, sœur Thérèse, en religion sœur Paul-du-Sauveur, devient enseignante aux niveaux primaire et secondaire, ainsi qu’à l’École Normale de Saint-André-Avellin. Très active, elle poursuit ses études et complète un brevet d’enseignement supérieur.

 

Appelée à se spécialiser en bibliothéconomie et en archivistique, le goût prononcé de sœur Thérèse Frigon pour la recherche et son admiration pour la fondatrice de sa communauté religieuse la pousse à rédiger une thèse sur Émilie Gamelin. Elle devient alors responsable du bureau du Centre Émilie-Gamelin qui s’ouvre le 20 juin 1960. Elle s’implique à temps plein, avec l’énergie qui la caractérise, à la préparation de la cause de la fondatrice des Sœurs de la Providence. Sœur Frigon entame une période de 17 années de recherches dans 35 dépôts d’archives, première étape de la cause de béatification.

 

Après l’approbation par Rome du procès diocésain sur la renommée de sainteté, Sœur Thérèse rédige la positio sous la supervision du père Yvon Beaudoin, o.m.i., un document de 532 pages qui sera présenté à Rome en 1989. La positio est étudiée par les historiens et les théologiens, puis des cardinaux la recommandent au pape. Émilie Gamelin est déclarée vénérable lors d’une cérémonie à Rome tenue le 23 décembre 1993, à laquelle Sœur Thérèse assiste. La béatification de la fondatrice des Sœurs de la Providence le 7 octobre 2001 par Jean-Paul II récompense quarante ans d’un travail laborieux.

 

Ses 93 ans ont raison de son ardeur. Ses forces physiques diminuent et elle se voit, à regret, contrainte à prendre sa retraite. Elle s’est éteinte dans la sérénité du devoir accompli le 12 mars 2021 à l’âge de 100 ans.