Le fonds de Mère Véronique-du-Crucifix : Un plan d’études pour l’enseignement des sciences naturelles
À une époque où les enjeux environnementaux sont au cœur de l’actualité économique et sociale, il pourrait être intéressant de remonter le temps et valider les liens potentiels entre l’enseignement des sciences naturelles au XIXe siècle et la notion de développement durable, véhiculée aujourd’hui.
Cet aspect et plusieurs autres pourraient être explorés en lien avec l’existence du Plan d’études des SNJM, rédigé entre les décennies 1850 et 1880 par la maîtresse générale des études, mère Véronique-du-Crucifix. On retrouve dans ce plan d’études une grande variété de matières, allant de l’instruction religieuse à la tenue de livres, l’étude des globes, la botanique et la zoologie. À ce plan élaboré s’ajoutent des manuels scolaires, composés par mère Véronique-du-Crucifix dont le manuel Notions élémentaires sur l’histoire naturelle où elle dessine elle-même les animaux et les plantes et d’autres, sur la classification du règne animal.
Tout au cours de sa longue carrière, elle poursuit ses lectures et recherches afin d’améliorer constamment son Plan d’études, manuscrit copié pour chaque mission des sœurs SNJM au Québec, en Ontario, au Manitoba et aux États-Unis. Dans son importante correspondance, mère Véronique-du-Crucifix fait souvent référence aux sciences naturelles, à la botanique et à la zoologie. Vers 1885, l’année de naissance du frère Marie-Victorin, elle aborde l’idée de créer des musées d’histoire naturelle dans les pensionnats de la Congrégation pour favoriser l’enseignement des sciences. Elle demande à ses correspondants de lui rapporter à la maison-mère des spécimens de botanique, de minéraux et de coquillages pour étoffer sa collection et approfondir ses études.
L’enseignement dispensé par les SNJM dans leurs institutions repose sur le Plan d’études et les manuels de mère Véronique-du-Crucifix. Leur existence permettait d’offrir un enseignement stable et permanent dans tous les milieux. Les brèves recherches effectuées à ce jour dans son fonds d’archives font voir que les sciences naturelles ont suscité une attention soutenue de sa part et que leur enseignement était fondé sur des faits les plus reconnus dans le domaine.
Pour mère Véronique-du-Crucifix, apprendre à la jeunesse à voir le beau dans la nature c’est lui apprendre à aimer l’œuvre de Dieu. Le temps consacré à l’étude des sciences naturelles n’est pas du temps perdu, il contribue plutôt à la culture générale de l’enfant. Au cours des années qui ont suivi, plusieurs religieuses enseignantes ont développé des outils pédagogiques pour favoriser l’enseignement et l’amour de la nature : herbiers, musées, jardins scolaires, élevage d’abeilles à miel et création de Cercles de jeunes naturalistes. Dans leur esprit, en connaissant mieux notre environnement, on l’aime et on y fait attention pour les générations à venir, une approche qui favorise déjà le développement durable.
Service central des archives SNJM
G01.02 Fonds Mère Véronique-du-Crucifix, snjm = Hedwidge Davignon. – 1849-1903. – Env. 1 m de documents textuels. – 3 artefacts.
- G1 2 47 Devoir Botanique
- G1 2 47 Devoir Botanique
- HNA Spokane, Natural sciences room, c.1910